Bien que de plus en plus rare de nos jours il est toujours
intéressant de savoir comment faire un faîtage de pente. On en trouvait
beaucoup plus autrefois, notamment en ville, lorsqu’un propriétaire décidait d’installer
sa maison dans un emplacement disponible. Le terrain étant cher, on décidait d’occuper
au maximum l’espace au sol mais il pouvait arriver que les murs extérieurs du bâtiment
ne soient pas parallèles. Dans ces cas-là plusieurs possibilités s’offrent au
charpentier : le faîtage de pente, la sablière de pente ou le terrasson
qui est une combinaison d’un mansard et d’un faîtage de pente. Nous allons
étudier le premier cas, par simple ligne.
Notre sujet d’étude sera le cas d’un deux-étaux avec faîtage
de pente. Les quatre versants devront avoir la même pente, dans notre cas 100%.
Avant d’aller plus loin dans l’étude du faîtage de pente
nous allons voir pourquoi nous sommes obligés d’en faire un. En effet, vous
avez le droit de vous dire pourquoi ne pas faire un faîtage de niveau, comme d’habitude,
ce qui simplifierait grandement les choses.
Faisons l’essai : commençons par tracer notre faîtage
en plan : il se trouve à l’axe du bâtiment et comme nos sablières ne sont
pas parallèles il faudra le positionner dans la bissectrice de l’angle formé
par ces dernières. Positionnons ensuite les arêtiers sur la vue en plan, nous
savons que la pente doit être la même sur tous les versants.
Commençons donc
par tracer des lignes parallèles aux sablières en plan, en prenant une
dimension quelconque, pourvue qu’elle soit la même partout.
Traçons les arêtiers
en plan en traçant des lignes partant de l’intersection des sablières et
passant par les intersections des lignes que nous venons de tracer et venant se
croiser sur le faîtage en plan.
Nous pouvons maintenant tracer nos chevrons d’emprunt
en plan : ils doivent être perpendiculaires aux sablières et venir toucher
l’intersection des arêtiers et du faîtage en plan.
Faisons ensuite les
élévations : du côté le plus large pour commencer. Faisons la même chose du
côté le plus étroit.
Comparons les deux hauteurs de flèche obtenues :
elles ne sont pas identiques !
En effet les longueurs des chevrons d’emprunt en plan ne
sont pas les mêmes, donc les bases de calcul des hauteurs de flèches non plus,
ce qui nous donne des hauteurs de flèche différentes.
Si nous voulons conserver une hauteur de flèche identique
sur les deux chevrons d’emprunt nous obtiendrons des pentes différentes sur un
même versant.
Cela s’appelle un toit gauche, ce qui n’est pas recommandé en
charpente car très difficile à couvrir.
Cela ne peut être accepté que dans deux
cas : un très faible gauche (donc une faible différence de largeur), ou
bien dans le cas d’une couverture en chaume par exemple, car c’est une des
rares couvertures qui n’a pas besoin d’avoir un toit plat.
Comme nous faisons un faîtage de pente nous allons prendre
les deux hauteurs de flèches différentes, le différentiel entre ces deux hauteurs
est égal à la pente de notre faîtage.
Connaissant nos deux hauteurs de flèche de référence nous
pouvons maintenant faire l’élévation du faîtage ainsi que celle des chevrons d’emprunt
de croupe.
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