Avant d’aller plus loin nous allons aborder les erreurs les
plus couramment commises lors de l’épure.
1)
La zone d’épure :
Vous prendrez soin d’avoir une épure
suffisamment grande et surtout bien dégagée de tout obstacle (poteau, machine, etc.). Vous devez pouvoir tourner autour sans être
gêné par quoi que ce soit. N’oubliez pas que vous allez devoir mettre vos bois
sur ligne, les piquer, les tracer et rembarrer et qu’après le taillage vous
allez devoir assembler votre ferme.
2)
La poudre à cordeau
Elle doit être blanche impérativement pour
pouvoir faire une épure nette et lisible. Les autres couleurs (le bleu des
maçons et l’ocre des couvreurs) sont à proscrire sous peine d’avoir une épure
très rapidement tâchée et illisible.
3)
Repérez tous les points que vous tracez sur vote
épure !
Si vous ne le faites pas vous risquez de
vous retrouver avec une ferme trop large, ou pas assez. Ou bien vous risquez
d’avoir une pente différente de celle que vous aviez prévue.
Cas classique : vous avez tracé un
point à 3 m. lors du traçage du trait carré et votre hauteur de flèche est de
3,80 m, lorsque vous allez tracer le lattis vous ne pourrez pas être aux deux
extrémités du cordeau en même temps, le risque est que votre lapin se trompe de
point et se pose sur le point des 3,00 m. Pour éviter cela entourez votre point
d’un cercle à la craie et ajoutez une indication : TC3, TC4 pour les
points du trait carré, HF pour hauteur de flèche et un S pour saillie sur la
ligne de trave.
4)
Les sections des pièces de bois
Attendez d’avoir reçu votre bois pour
commencer l’épure, surtout si vous ne connaissez pas votre fournisseur ou si
vous avez commandé des sections spéciales. En cas de différence notable dans
les dimensions vous pourriez être amené à refaire tout ou partie de votre
épure. Assurez-vous donc d’avoir tout reçu et aux bonnes dimensions.
Vous avez tout vérifié (aire d’épure,
sections du bois livré, blanc à cordeau, le matériel requis, votre plan
d’exécution sous la main) ? Alors nous rentrons dans le vif du sujet.
Premier trait : la ligne de trave (on
met le symbole tout de suite)
On matérialise l’axe par un point, puis
trait carré (symbole).
Traçez ensuite les murs et les saillies
(sur la ligne de trave).
Repérez le point de hauteur de flèche
(déterminé je le rappelle par la pente et la largeur du bâtiment).
Vous pouvez maintenant tracer le lattis
(dessus du chevron s’il y en a sinon correspond au dessus de pannes). N’hésitez
pas à prolonger vos traits au-delà de vos besoins : l’épure n’est pas un
dessin, un trait trop long ne gênera pas mais un trait trop court devra être retracé
plus tard.
Aux deux bas de pente (côté saillie) ainsi
qu’à l’axe, tracez vos chambrées (ce terme désigne l’espace occupé par une
pièce de bois). Ex : vos chevrons font 8 cm, vos pannes 15 et vos arbas 20
=> tracez un point à 8 cm en dessous du lattis, puis un point à 8 + 15 = 23
et…vous vous arrêtez-là ! Pourquoi ? Parce qu’une épure n’est pas un
dessin, nous n’avons pas besoin de tracer le dessous des arbalétriers (sauf
exceptions). En effet seule la face supérieure nous intéresse parce qu’elle
porte les pannes et que nous avons besoin d’avoir un toit bien plat. Vos points
doivent être bien marqués et bien visibles.
A l’aide du cordeau alignez ces points
entre eux, parallèlement au lattis (si vous avez bien tracé), en les
prolongeant toujours largement au-delà du trait d’axe et de la saillie.
Toutes les lignes tracées doivent se
croiser précisément sur le trait d’axe, sinon vérifiez vos cotes !
Positionnez maintenant votre sablière en
épaisseur et en largeur sur les murs : cela vous donnera le dessus du mur
sur lequel vous poserez votre ou vos entraits. Tracez cette ligne du dessus des
murs : elle correspond au-dessous de vos entraits. Là encore, il n’est pas
utile de tracer la retombée de l’entrait, mettez simplement une croix
d’épaisseur vers le haut pour indiquer qu’il s’agit bien du dessous.
Le poinçon non plus n’a pas besoin d’être
tracé, la ligne d’axe suffira pour le mettre sur ligne.
Pour ce faire vous n’aurez qu’à tracer au
cordeau l’axe sur le poinçon.
Tracez maintenant le faîtage : son
épaisseur et sa hauteur (attention à la valeur du délardement). Une fois ceci
fait vous allez pouvoir tracer la face inférieure des pannes.
Pour faire la division la mesure à prendre
est celle sous chevron, entre le dernier point de touché au faîtage (à la face)
et à la sablière (au délardement).
La cote est à diviser par le nombre de
panne + 1 : si vous avez une panne divisez par deux, deux pannes divisez
par 3, etc.
A chacun des points obtenus tracez un trait
perpendiculaire au lattis à venir croiser le lattis d’un côté et le dessus
d’arbalétrier de l’autre (faites vos traits plus long). Tracez une petite croix
du côté du faîtage et une plus grosse de l’autre : la petite croix indique
la position de la panne, la grosse celle de l’échantignolle.
Pour chaque panne tracée, faites un trait,
parallèle à la ligne de trave et passant par l’intersection de la face
inférieure de la panne et du lattis. Ces lignes sont les niveaux de pannes de
référence. Marquez les dans l’ordre, en partant du bas : N P1, N P2, etc.
Ne reste plus qu’à tracer les contrefiches.
Déterminez leur emplacement en pied : il variera en fonction du principe
constructif choisi (entrait simple ou moisé). Dans le cas d’un entrait simple
laissez au moins 10 cm entre le dessus d’entrait et le pied de la contrefiche.
Dans le cas d’un entrait moisé vous pouvez passer au-dessus, entre, ou même
dessous, si cela vous convient. En tête il faut venir de préférence sous la
panne du milieu s’il y en a une. Là encore un seul trait suffit : celui de
la face inférieure de la contrefiche, tracez le entre le point que vous avez
choisi en pied et le point du niveau de la panne, là où il croise le lattis.
Tracez les croix d’épaisseur indiquant de quel côté devra être positionnée
la contrefiche.
Votre épure est terminée.
(télécharger le pdf de l'épure finie)
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