dimanche 2 février 2014

Comment faire? (partie 2)

Avant d’aller plus loin nous allons aborder les erreurs les plus couramment commises lors de l’épure.

1)      La zone d’épure :
Vous prendrez soin d’avoir une épure suffisamment grande et surtout bien dégagée de tout obstacle (poteau, machine, etc.).  Vous devez pouvoir tourner autour sans être gêné par quoi que ce soit. N’oubliez pas que vous allez devoir mettre vos bois sur ligne, les piquer, les tracer et rembarrer et qu’après le taillage vous allez devoir assembler votre ferme.

2)      La poudre à cordeau
Elle doit être blanche impérativement pour pouvoir faire une épure nette et lisible. Les autres couleurs (le bleu des maçons et l’ocre des couvreurs) sont à proscrire sous peine d’avoir une épure très rapidement tâchée et illisible.

3)      Repérez tous les points que vous tracez sur vote épure !
Si vous ne le faites pas vous risquez de vous retrouver avec une ferme trop large, ou pas assez. Ou bien vous risquez d’avoir une pente différente de celle que vous aviez prévue.
Cas classique : vous avez tracé un point à 3 m. lors du traçage du trait carré et votre hauteur de flèche est de 3,80 m, lorsque vous allez tracer le lattis vous ne pourrez pas être aux deux extrémités du cordeau en même temps, le risque est que votre lapin se trompe de point et se pose sur le point des 3,00 m. Pour éviter cela entourez votre point d’un cercle à la craie et ajoutez une indication : TC3, TC4 pour les points du trait carré, HF pour hauteur de flèche et un S pour saillie sur la ligne de trave.

4)      Les sections des pièces de bois
Attendez d’avoir reçu votre bois pour commencer l’épure, surtout si vous ne connaissez pas votre fournisseur ou si vous avez commandé des sections spéciales. En cas de différence notable dans les dimensions vous pourriez être amené à refaire tout ou partie de votre épure. Assurez-vous donc d’avoir tout reçu et aux bonnes dimensions.


Vous avez tout vérifié (aire d’épure, sections du bois livré, blanc à cordeau, le matériel requis, votre plan d’exécution sous la main) ? Alors nous rentrons dans le vif du sujet.

Premier trait : la ligne de trave (on met le symbole tout de suite)
On matérialise l’axe par un point, puis trait carré (symbole).
Traçez ensuite les murs et les saillies (sur la ligne de trave).

Repérez le point de hauteur de flèche (déterminé je le rappelle par la pente et la largeur du bâtiment).
Vous pouvez maintenant tracer le lattis (dessus du chevron s’il y en a sinon correspond au dessus de pannes). N’hésitez pas à prolonger vos traits au-delà de vos besoins : l’épure n’est pas un dessin, un trait trop long ne gênera pas mais un trait trop court devra être retracé plus tard.

Aux deux bas de pente (côté saillie) ainsi qu’à l’axe, tracez vos chambrées (ce terme désigne l’espace occupé par une pièce de bois). Ex : vos chevrons font 8 cm, vos pannes 15 et vos arbas 20 => tracez un point à 8 cm en dessous du lattis, puis un point à 8 + 15 = 23 et…vous vous arrêtez-là ! Pourquoi ? Parce qu’une épure n’est pas un dessin, nous n’avons pas besoin de tracer le dessous des arbalétriers (sauf exceptions). En effet seule la face supérieure nous intéresse parce qu’elle porte les pannes et que nous avons besoin d’avoir un toit bien plat. Vos points doivent être bien marqués et bien visibles.

A l’aide du cordeau alignez ces points entre eux, parallèlement au lattis (si vous avez bien tracé), en les prolongeant toujours largement au-delà du trait d’axe et de la saillie.

Toutes les lignes tracées doivent se croiser précisément sur le trait d’axe, sinon vérifiez vos cotes !
Positionnez maintenant votre sablière en épaisseur et en largeur sur les murs : cela vous donnera le dessus du mur sur lequel vous poserez votre ou vos entraits. Tracez cette ligne du dessus des murs : elle correspond au-dessous de vos entraits. Là encore, il n’est pas utile de tracer la retombée de l’entrait, mettez simplement une croix d’épaisseur vers le haut pour indiquer qu’il s’agit bien du dessous.

Le poinçon non plus n’a pas besoin d’être tracé, la ligne d’axe suffira pour le mettre sur ligne.
Pour ce faire vous n’aurez qu’à tracer au cordeau l’axe sur le poinçon.
Tracez maintenant le faîtage : son épaisseur et sa hauteur (attention à la valeur du délardement). Une fois ceci fait vous allez pouvoir tracer la face inférieure des pannes.
Pour faire la division la mesure à prendre est celle sous chevron, entre le dernier point de touché au faîtage (à la face) et à la sablière (au délardement).


La cote est à diviser par le nombre de panne + 1 : si vous avez une panne divisez par deux, deux pannes divisez par 3, etc.
A chacun des points obtenus tracez un trait perpendiculaire au lattis à venir croiser le lattis d’un côté et le dessus d’arbalétrier de l’autre (faites vos traits plus long). Tracez une petite croix du côté du faîtage et une plus grosse de l’autre : la petite croix indique la position de la panne, la grosse celle de l’échantignolle.
Pour chaque panne tracée, faites un trait, parallèle à la ligne de trave et passant par l’intersection de la face inférieure de la panne et du lattis. Ces lignes sont les niveaux de pannes de référence. Marquez les dans l’ordre, en partant du bas : N P1, N P2, etc.
Ne reste plus qu’à tracer les contrefiches. Déterminez leur emplacement en pied : il variera en fonction du principe constructif choisi (entrait simple ou moisé). Dans le cas d’un entrait simple laissez au moins 10 cm entre le dessus d’entrait et le pied de la contrefiche. Dans le cas d’un entrait moisé vous pouvez passer au-dessus, entre, ou même dessous, si cela vous convient. En tête il faut venir de préférence sous la panne du milieu s’il y en a une. Là encore un seul trait suffit : celui de la face inférieure de la contrefiche, tracez le entre le point que vous avez choisi en pied et le point du niveau de la panne, là où il croise le lattis.

Tracez les croix d’épaisseur  indiquant de quel côté devra être positionnée la contrefiche.

Votre épure est terminée.
(télécharger le pdf de l'épure finie)

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